Nouveau chapitre. Attention, ça commence à être très violent. Personne sensible s'abstenir.
FOLIE
Laura ignorait comment elle en était arrivée là. Quelques instants plus tôt elle était partie pour passer un dimanche des plus banals comme elle le faisait d’habitude. Elle avait d’abord prit un bon café au lait devant netflix après une petite grasse matinée, puis avait fait ses abdos et son yoga. Elle s’était ensuite préparée pour aller faire sa machine à laver à la laverie du coin avant d’aller faire quelques courses. Seulement à la laverie, elle avait fait une rencontre… Elle ne savait même pas quel mot utiliser pour définir ce qu’elle ressentait envers cette jeune femme d’à peu près son âge mais au vécut et à l’apparence sensiblement différents. Là où Laura était blonde, bronzée après avoir passée quelques mois en Afrique et mince, Lola, son Nemesis parfait était brune, d’une couleur de peau plus pâle et un peu plus plantureuse. Néanmoins, il y avait tout de suite eu quelque chose entre elles et si cela avait commencé gentiment, dans une ambiance bon enfant, les choses n’avaient pas tardées à dégénérer d’une manière incontrôlable. Après une bataille de regard et un concours de force de plus en plus sérieux, les deux jeunes femmes avaient commencées à s’insulter copieusement. Elles étaient ensuite entré dans un local qui par chance était inoccupé et ouvert pour régler leur conflit qui à la manière d’un volcan en éruption, ne faisait que grandir, empirer et évoluer vers des sommets vertigineux. Et maintenant elles étaient là, sur le sol poussiéreux de ce local, trempées de sueur. De leur sueur mélangées. Depuis une vingtaine de minute Laura et cette gothique se livraient à un violent corps à corps, roulant, bousculant tout sur leur passage et ce dans une pièce de quelques mètres carrés seulement. Elles se griffaient, se frappaient, se mordaient, se tiraient les cheveux. Puis était venu le moment ultime. Le climax aurait dit Laura. S’étranglant mutuellement, elles étaient chacune allongé sur un flanc, leur visages à quelques centimètres de se toucher et, devenant rouges, presque bleues, se fixaient dans les yeux avec une lueur sombre de haine et brillante de détermination. Leur bras tremblaient alors qu’elles essayaient de se serrer le plus fort possible afin de … Tuer l’autre ? Laura n’avait jamais eu dans l’esprit de tuer quelqu’un ! Même si elle avait déjà tiré de moult fois avec un fusil d’assaut. Elle était plutôt gentille, calme. Elle ne comprenait tout simplement pas ce qui lui était arrivé. Elle est tombé sur une folle voilà tout. Après tout, c’est cette émo-girl qui avait commencée avec ce stupide jeu de force. Et cela les avait toutes deux mises en colère de voir que l’autre n’abandonnait pas et qu’elles avaient toutes deux la même force ! Et elles en étaient là à présent. Laura n’avait pas peur d’y laisser sa peau. Elle ne s’en rendait pas encore compte mais elle était prête à mourir pour tuer son adversaire à la tignasse noire. Elle sentait à peine le pieds de cette dernière lui gratter le mollet avec l’ongle du gros orteil, créant une plaie de plus en plus profonde. Elle était trop occupé à garder ses yeux bleus désormais bien sombres dans ceux de cette Lola.
Après quelques ultime seconde, Laura finit par lâcher prise, ne pouvant en supporter davantage. Heureusement, Lola lâcha exactement au même moment. Elles roulèrent sur le dos, leurs jambes jusque-là emmêlées se séparant enfin et prirent de grandes bouffées d’air en toussant. L’air empestait la sueur, le sang et la poussière mais Laura s’en contentait. Elle avait les mains à son cou et toussait à s’en arracher les bronches. Du coin de l’œil elle voyait Lola manquer de vomir. Lorsque les toux prirent fin, elles rampèrent toutes deux dans des directions opposées comme des boxeurs regagnant leur coin et s’observèrent en haletant lourdement.
Laura ignorait si elle était encore capable de parler mais elle ne se posa pas les question. Elle vit que Lola entreprenait de se lever et fit de même. Toutes deux tremblantes, elles ne se lâchaient pas du regard tout en se maintenant à ce qu’elles pouvaient pour ne pas tomber. Laura n’en avait pas finie avec cette pétasse, ça non. Elle fit un pas chancelant en avant, Lola fit pareil au même moment.
On dirait qu’elles n’en avaient vraiment pas terminées toutes les deux. Elles allaient à nouveau se jeter l’une sur l’autre lorsqu'elles perçurent du bruit à l’extérieur du petit local.
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Béatrice tourna la clé dans la serrure de la porte d’entrée de sa laverie et entra doucement, en faisant d’abord entrer sa tête. Elle ne percevait que des halètements du local fermé. Elle ne savait comment gérer la situation mais était soulagée de les entendre vivantes.
« Désolée, dit-elle en grimaçant, je crois que je vous est enfermé là-dedans et heu… »
Elle fut interrompue par la porte du local qui s’ouvrait lentement. Et ce qu’elle vit alors, jamais elle ne l’oublierait. Les deux jeunes femmes sortirent en même temps, une main fermement agrippée aux cheveux de l’autre, le visage collé joue contre joue, la bouche à quelques millimètres de se toucher, en se regardant dans les yeux, échangeant un regard noir de haine et de… d’envie ? Leurs mains libres étaient entrelacées l’une avec l’autre, les doigts fermement accrochés à la main de l’autre, les ongles plantés dans la chair. Leurs vêtements étaient en lambeaux, leur peau couvertes de griffure, d’ecchymoses, jusqu’à leurs visages qui étaient tuméfiés. La brune ne portait qu’une seule chaussure et son gros orteils était maculé de sang. Elles étaient maculés de sang tant leur épiderme étaient couvertes de blessures. Des blessures bénignes supposait Béatrice.
« Je… bredouilla-t-elle devant cette vision d’horreur, sublime, je peux vous aider ?
-Non. » répondirent-elles d’une même voix rauque.
Elles se mirent à se traîner mutuellement en direction des chaises. Là elles basculèrent dessus, les abîmant, et emmêlèrent leur jambes sans qu’aucun son ne sortent de leur bouches. Elles tombèrent au sol mais par miracle retrouvèrent leur équilibre et la position debout. Leur visage étaient encore plus collé l’un à l’autre maintenant et Béatrice pouvait jurer que leur lèvres se touchaient. Elle les voyait même parler à voix basse, se crachant mutuellement des malédictions alors que dans leur yeux brillait maintenant une sorte de folie. Elles se jetèrent toutes deux contre une machine à laver, créant un boucan infernal.
« Mesdemoiselles, s’il vous plaît... » tenta de les tempérer Béatrice mais celle-ci devait porter une main à sa culotte tant ce qu’elle voyait la mettait dans tout ses état.
Comme pour ne pas l’entendre, les deux jeunes femmes se mirent à hurler comme deux démons possédés, la bouche et les yeux grand ouverts, face à face, continuant de se jeter sur tout ce qu’elles pouvaient : machine à laver, mur, machine à payer. Leur voix étaient aiguës et Béatrice dut se boucher les oreilles tout en regardant dehors si personne ne les voyait. Après quoi, elle entreprit de fermer les stores de sa laverie avec en fond les hurlements, les bruits de coup et de chute que faisant les deux folles derrière elle. Lorsqu’elle se retourna, ces dernières étaient allongées sur le sol, l’une sur l’autre et roulaient lentement. Elles se regardaient toujours dans les yeux, comme si leur regard était aimanté à celui de l’autre, leur nez étaient pressé l’un contre l’autre et elles avaient chacune les mains dans le dos presque nus maintenant de l’autre et elles se griffaient lentement. La blonde avait elle aussi perdue une chaussure dans la mêlée et avec son pieds nus, luttait avec le pieds nus de son adversaire, les orteils se mélangeant, se griffant mutuellement. Béatrice se dit que leur pieds dépassait les lois de la physique tant ils arrivaient à se tordre, à s’attraper mutuellement mais peut-être que dans ce genre de situation extrême les limites du corps ne sont plus les mêmes… Ou peut-être qu’elles ne comptent plus. Béatrice s’assit sur une chaise pas trop fracassée et les observa presque avec tendresse. Elles ne hurlaient plus, se contentant de se fixer dans les yeux avec ce même regard de haine réciproque et de folie furieuse. Elles étaient enlacées comme des amants pouvaient l’être mais leur ongles se griffant lentement mais sûrement, créant des marques rouges voir sanguinolentes dans le dos de l’autre effaçait cette idée qu’il s’agissait là d’ébats amoureux. Tout en les regardant rouler lentement sans presque aucun bruit à travers la laverie, Béatrice se demanda encore une fois ce qu’elle allait bien pouvoir faire d’elles.